Créé en 1961 alors que le tourisme est en plein développement à Morzine, découvrez la folle histoire de Solange, Claude et leurs enfants !
Alors que le tourisme est en plein essor à Morzine depuis l’ouverture du téléphérique du Pleney en 1934, Solange et Claude décide de se lancer dans l’aventure de l’hôtellerie en ouvrant la Pension de Famille « Le Névé » dans la maison familiale. Bien sûr, il faut faire des travaux, aménager la grange pour faire des chambres, une salle à manger… Mais ça tombe bien : Claude est du métier. Et puis à Morzine, les tribus sont grandes, soudées, souvent élargies aux quartiers, et les nouveaux hôteliers font, entre eux, preuve de beaucoup de solidarité. Au mois d’août, la pension “Le Névé” est prête à accueillir ses premiers clients.
Depuis qu’elle a ouvert, la pension marche bien, tellement bien qu’il faut déjà agrandir. François et Yvette, à peine majeurs, sont mis à contribution. En 1967, la partie droite du bâtiment est surélevée de deux étages, faisant ainsi gagner huit chambres et une étoile à l’établissement. Accolée à la maison d’origine, cette extension pourrait donner à la construction un côté un peu bancal, mais le toit à un pan est en vogue en cette fin des années 60, surtout depuis que l’architecte René Faublée en a disséminé quelques-uns dans le village (l’hôtel le Dahu, le chalet Oliva…), et que la station d’Avoriaz, avec son architecture organique et anguleuse, a été inaugurée.
À peine quelques mois plus tard, au printemps 68, Claude rééquilibre la silhouette de l’ensemble en lançant une deuxième tranche de travaux. Comme pour chaque chantier, famille, amis et voisins sont mobilisés, il faut que tout soit fait en quelques semaines, pour être prêts à rouvrir au moment des vacances. La vie d’hôtelier n’autorise donc que peu de répit : en saison, on accueille ; entre-saison, on répare, on entretient, on agrandit… Quel que soit le moment de l’année, finalement, il faut toujours se dépêcher. L’hôtel compte à présent 24 chambres et vient de décrocher sa deuxième étoile.
Après une nouvelle vague de travaux pour réaliser l’arrière du bâtiment en 1974, le Névé semble enfin arrivé à sa forme finale. La tribu s’agrandit avec l’arrivée des petits enfants et tout le monde loge sous le même toit. À l’instar de nombreux hôteliers du coin, le Névé reste, même après transformations, une maison de famille, un véritable lieu de vie. Les saisons s’enchainent mais cet esprit de pension de famille demeure ! Les soirées fondue vont bon train, les clients participent même à la vie du village avec la fête des chars ou encore la course des hôteliers…une vraie petite famille !
À la fin des années 80, Solange et Claude passent le relai à Yvette, François et Catherine…mais ne partent pas pour autant à la retraite. En 1997, un grand agrandissement de 15 chambres et la construction d’une piscine sont lancés. Un projet conséquent qui monopolise toute la famille du plus petit aux plus grands. Les amis et cousins viennent à la rescousse de cette nouvelle étape pour le Névé qui devient pour l’occasion, l’Alté Névé. Avec ses 39 chambres et ses nouvelles installations, l’hôtel obtient logiquement sa troisième étoile.
Après l’extension, chaque intersaison des années 2000 est synonyme de travaux. Extension du restaurant, création d’un hammam, rénovation des chambres et bien sur tous les travaux d’entretien qu’impliquent un tel établissement. C’est en 2021 qu’une grande phase de rénovation est entreprise. Sous l’impulsion de John, un des petits-enfants, l’hôtel est complètement repensé. Hôtel de famille. Ce pourrait n’être qu’un concept marketing. Simple et efficace. Choisi pour pour plaire. Ce n’est pas le cas au Névé. Ces trois mots ne sont ni un slogan, ni un argument de vente, ni vraiment le résultat d’un choix, ils reflètent la réalité d’une histoire, de famille donc : une succession de générations, un entrelacs de vies et d’envies, qui se sont croisées ici depuis plusieurs décennies. Depuis 1961 pour être précis.
